
En décembre 2020, j’avais écrit un article parlant de mes débuts avec le Téralithe et il semblerait que cet écrit ait eu beaucoup plus de succès que ce que j’avais prévu et je remercie les nombreuses personnes qui ont retweeté mon article. Par conséquent, je me suis dis qu’une petite mise à jour quelques mois après ne ferait pas de mal, parce qu’il y a eu quelques changements.

Tout d’abord, une augmentation de ma dose à 400mg (au lieu de 250) pour un effet un peu plus important au niveau de la stabilisation de mon humeur, ce qui pour l’instant me convient. Je vous rassure, je ne suis pas devenu une sorte de robot avec peu d’émotions, je ressens toujours la colère, la joie, la tristesse etc. En aucun cas ce traitement ne cherche à enlever une chose aussi fondamentale, juste éviter des disproportions ou une installation trop longue d’un mode de fonctionnement émotionnel (surexcitée ou triste) et être entrainé dans ce processus, parce-que parfois même si je peux me rendre compte du caractère plus pathologique de mon ressenti, l’arrêter c’est une autre bataille. J’ai eu bien sûr des bilans sanguins mais passer en mensuel en partie à ma demande parce-que je suis toujours anxieuse par rapport à ma thyroïde au vu de mes antécédents familiaux mais pour l’instant tout va bien de ce côté là.
Sur le plan du poids, je n’ai rien pris ! J’ai même un peu perdu et il m’arrive de faire de longues ballades ou des vidéos YouTube pour augmenter mon activité physique, ce qui n’était pas arrivé depuis un très long moment. Je ne le fais pas tous les jours, il ne faut pas pousser mamie dans les orties mais petit à petit, je sens que j’arrive à mieux sortir de mon deux pièces et être beaucoup moins anxieuse sur ce point. Bien sûr, ce n’est pas le traitement en lui-même qui produit cet effet, mais celui-ci me permet d’un peu mieux contrôler mes pensées envahissantes et surtout celles-ci sont beaucoup moins nombreuses.
Je me sens plus stable en ce moment, ce qui a débloqué récemment certains aspects qui avaient été très difficile pour moi, comme avancer sur certains projets que j’ai en tête (ma demande de formation, développer mon côté plus créatif …), ce n’est pas extraordinaire mais vu comment je galérai à initier le moindre projet c’est un début d’amélioration que j’accepte très volontiers. De même, en psychothérapie, comme j’arrive à mieux organiser ma pensée, mes sessions sont relativement plus intéressantes et approfondis qu’avant, par exemple, mon expérience sur mon image corporelle devient plus facile à gérer parce-que je réussis à avoir des moments où je mets mes réflexions de côté. Pas simple à faire, mais j’ai réussi à faire un photoshoot avec ma meilleure amie sans m’auto flageller toutes les 30 secondes et ensuite mettre une photo de ma tête en bannière de ce blog. Un exploit en 30 ans de vie, croyez-moi !
Mais dis donc c’est génial ! Que du positif! me direz-vous. Vous n’avez pas tord mais voici mes petits désagréments dans la vie quotidienne.

Parlons un peu rapidement d’esthétique, oui c’est superflu mais important, mon acné est toujours présente, personnellement cela me pose peu de problème mais je préfère tout de même avertir. Dans mon cas, quelques petits boutons qui avec une bonne routine de soin reste tout à fait gérables, cependant, j’ai eu une patiente qui a eu beaucoup plus de désagrément à ce niveau et ça a été plus difficile pour elle. D’ailleurs, petit message pour les soignants, ne sous-estimez pas l’impact de l’esthétique surtout sur le visage ou toute partie qui peut être visible par l’autre, cela peut prendre des proportions énormes et dire « c’est que de l’acné, ça passera/ce n’est pas grave », eh bien, ça n’aide pas vraiment.
La fatigabilité aussi est toujours présente, un peu plus supportable mais après une journée de travail, que ce fut tranquille ou non, je me sens vidée et parfois une petite sieste s’impose. Même sans travailler, il y a des jours où je suis fatiguée sans avoir fait grand chose mais bon, j’ai toujours connu ce désagrément donc j’arrive à passer outre et moins me culpabiliser quand je pique un somme.
Mes troubles d’élocution sont un peu empirés mais d’après nombre de personnes, cela ferait mon charme. Je ne sais pas trop comment le prendre mais j’ai appris à m’en accommoder, c’est parfois frustrant mais ça ne m’empêche pas d’avoir des conversations assez fluide (juste ne me demandez pas de prononcer astrazeneca).
Parlons des petits nouveaux maintenant.
Mes fuites urinaires. Un peu trop personnel mais bon, celui-ci m’a un peu prise de court. En réalité, ce n’est pas un effet direct mais vu que ma sécheresse buccale est toujours présente (et gênante), je consomme plus d’eau et par conséquent j’urine plus mais j’ai aussi remarqué qu’à même consommation antérieure et bien je me retiens beaucoup moins bien qu’avant et il semblerait que ce soit un effet pas si rare que cela et j’ai appris qu’un des effets secondaires était une augmentation de l’émission d’urine. J’en suis au point d’avoir « un planning » pour éviter ces accidents, moi qui n’allais que deux fois par jour, je peux vous dire que j’ai pas vu venir ce problème. Avec mes petits changements maintenant ça va, mais au début ça m’a laissé un peu perplexe.
Aller deuxième sujet très personnel, mais je ne suis plus à ça près et celui-ci me tient à cœur. Parlons libido. Heureusement, je connais très bien les effets des traitements sur ma sexualité, que ce soit les antidépresseurs ou ici mon thymorégulateur. Pour ce dernier, j’ai ressenti une sacrée diminution après l’augmentation du traitement, maintenant c’est mieux mais toujours pas tout a fait comme avant, j’ai eu une bonne traversée du désert pendant 2 mois. Ayant déjà eu ça dans le passé, je n’étais pas trop déstabilisée et je n’en ai pas discuté avec ma psychiatre vu qu’il y a une amélioration. Or, je dois avouer que je ne sais même pas si je lui en aurait parler, pas parce-que cela me gêne mais parce qu’il n’y a pas grand chose à faire en réalité sur ça hormis soit diminuer le dosage ou changer le médicament. De plus, je vais encore une fois être franche, lorsqu’on parle de ce problème, les médecins vont souvent le balayer sous le tapis ou changer de conversation le plus rapidement possible. Je l’ai vécu plusieurs fois (et pas qu’avec des psychiatres) et j’ai toujours eu le sentiment qu’au final il faut vivre avec et subir ce désagrément au profit d’une amélioration de ma santé mentale. Cependant, je pense que la baisse de libido faisait souvent partie des raisons qui me faisait arrêter mon traitement, surtout que j’ai très très rarement eu un soignant (médecin ou paramédical) qui parlait de cet effet indésirable. Si j’en parlais c’était d’un, d’une gêne sans nom et de deux peu d’écoute empathique. Les réponses étaient parfois clairement culpabilisantes, je me souviendrai toujours de ce médecin me disant que « vu ma bipolarité ce n’était pas plus mal », qu’étais-je censé comprendre ?
Mais ce n’est pas le sujet ici, je pense qu’un jour je parlerai du problème du corps soignant avec la sexualité de patient dit « psychiatrique ».
En tout cas, si vous avez ce problème, parlez-en avec une personne de confiance et qui vous écoutera. Vous n’êtes en aucun responsable, ce n’est pas vous le problème.
Pour finir cet article, je reste satisfaite de mon traitement malgré les effets secondaires décrits, il n’y a pas de miracle absolu mais une réelle amélioration. Malgré l’ambiance actuelle à cause du COVID, je sens que je résiste mieux à l’anxiété, l’isolement et la peur que produit cette pandémie.
J’espère que cet article vous a intéressé
Prenez soin de vous
Nelly
